Quand j’étais petite fille et même après, l’automne était au 21 septembre, du moins je l’ai toujours cru. Comme le premier jour de l’été était alors, lui, fixé à la Saint Jean, le 21 juin. C’était plus simple, mais l’agenda me dit que « cette année », l’automne sera le 23 septembre. Plus que deux jours d’été, donc.
Déjà ? Mais toujours ça de gagné.
Alors, vite, vite, enfiler mes souliers, serrer fort les lacets, prendre chapeau et canne, et gravir la colline. Lumière d’or. Ciel bleu. Pluie de fruits tombés au sol. Cueillir une figue. Et, tous, ils viennent vers moi, en rangs amicaux. Et nombreux.
Je m’arrête pour mieux les voir. Les regarder. Et, soudain, je me rappelle. Je les ai connus tout petits, fragiles baliveaux, les ai planté moi-même, pour certains, d’autres sont venus sans qu’on le leur demande, et, maintenant, ils sont si grands, si beaux, à étaler leurs branches en éventail de feuilles sur l’azur. Qui me dévore les yeux.
Et je me dis que la vie est belle.