Prix littéraires

Le prix Littér’Halles

C’est un prix localisé à DECIZE, en Bourgogne. Un prix très estimé, et un des très, très rares prix décernés à un recueil de nouvelles. Il est géré par une équipe enthousiaste et fort sympathique. Le prix 2020, attribué pendant la crise du COVID 19 à Enterrer les morts, d‘Annick DEMOUZON, a été annoncé par voie numérique en attendant la remise officielle au printemps 2021.

Le prix Prométhée

Fin octobre 2011, Annick Demouzon reçoit le 23 octobre 2011 le Prix Prométhée de la nouvelle pour son recueil À l’ombre des grands bois, qui sera alors publié aux éditions du Rocher.

Jen-Pol Stercq Atelier ImaginaireAI Groupe-5701

Devant l’Hôtel Alba, Guy Rouquet accroupi à gauche, Annick Demouzon en jupe rouge et tricot noir

 
 
Abdelkader Djemaï lit le texte qu’il a écrit pour présenter la lauréate 2011 du prix Prométhée, Annick Demouzon, en second plan sur la photo. Atelier magique.

Annick Demouzon écoute Abdelkader Djemaï faire son éloge

 
 Le jury du Prométhée, réuni au siège de la Société des Gens De Lettres, hôtel Massa à Paris, pour les débats.
Lecture de la nouvelle par « Alors le loup », extraite d’« À l’ombre des grands bois » lors de la remise officielle du prix au palais des congrès à Lourdes. Photo Jean-Pol Stercq -Atelier Imaginaire.

Lecture de la nouvelle Alors le loup, extraite du recueil lauréat

   Photos Jean-Pol Stercq-Atelier Imaginaire

Un peu d’histoire

Le Prix Prométhée a été créé en 1974 par l’Atelier Imaginaire, à l’initiative de Guy Rouquet et s’est révélé très vite un prix majeur de la vie culturelle. Bien connu du monde littéraire, il reste malheureusement trop peu connu du grand public malgré son importance et son prestige.

Il était décerné chaque année à un manuscrit de nouvelles, venant ainsi au secours d’un genre actuellement peu reconnu en France par l’édition par l’édition et souvent rejeté par les libraires lors des « mises en place ». De ce fait, donc, difficile à trouver en rayons et encore plus sur les tables. Outre la mise en lumière que représentait ce prix de « révélation », le Prix Prométhée donnait, par ailleurs, à l’auteur lauréat l’occasion de faire, grâce à lui, ses premiers pas dans le monde de l’édition puisque le manuscrit était alors publié par les éditions du Rocher, dans la collection « Prix Prométhée de la nouvelle », ce qui lui octroyait une certaine visibilité.

Les règles en étaient simples, mais rigoureuses : l’auteur de ce manuscrit devait faire acte de candidature et n’avoir jamais publié préalablement de recueil de nouvelles. Un strict anonymat était respecté à toutes les étapes de sélection et le nom du lauréat, auteur du manuscrit choisi par un jury final composé d’une vingtaine d’auteurs francophone de renom et de personnalités du monde de l’édition, n’était dévoilé qu’une fois le prix attribué .

Le Prix Max-Pol Fouchet, créé en 1982 pour la poésie, a fonctionné sur le même principe jusqu’à la disparition des deux prix en 2012.

La remise des deux Prix — Prométhée pour la nouvelle et Max-Pol Fouchet pour la poésie — clôturait les « journées magiques », cinq journées exceptionnelles de rencontres et spectacles culturels venant parachever la « quinzaine littéraire et artistique » qui se déroule encore chaque année à Lourdes de mi à fin octobre.

Depuis plusieurs années de nombreux lycéens, venant de toute la France et faisant preuve d’un véritable intérêt pour les lettres et les arts, sont invités à ces « journées magiques », qui perdurent malgré la disparition regrettée et dommageable de ces deux grands prix.La sortie officielle des deux livres lauréats (nouvelles et poésie) se faisait à cette occasion et chacun des participants à ces journées magiques (membres des jury, jeunes invités, etc.) se voyait octroyé un exemplaire de ces deux ouvrages.

Les 19 jurés étaient : Alain Absire, Marie-Louise Audiberti, Michel Baglin,  Christiane Baroche, Marie-Claire Blais, Jean-Claude Bologne, Rachid Boudjedra, Georges-Olivier Châteaureynaud, Régine Detambel, Abdelkader Djemaï, Nedim Gürsel, Alain Kewes, Martine Le Coz, Jean-Luc Moreau, Patricia Reznikov, Ghislain Ripault, Marie Rouanet, Joël Schmidt, Emmanuelle Urien.

 

À l’ombre des grands bois, Prix Prométhée 2011, reste donc pour toujours le dernier Prix Prométhée.

Visuel photo de la couverture d’ « À l'ombre des grands bois », recueil de nouvelles d'Annick Demouzon, Prix Prométhée de la nouvelle, éditions du Rocher

 

La lettre à Monsieur Guy Rouquet

Chaque année, à la fin du recueil, était publiée la « Lettre à Monsieur Guy Rouquet », président de l’Atelier Imaginaire. Dans cette lettre, le lauréat devait, faire état de quelques éléments de biographie, mais, surtout, tenter de définir par quelles voies il en était venu à l’écriture, quelles avaient été ses influences littéraires et artistiques, les auteurs et les livres qui avaient compté pour lui, et comment, in fine, il avait fait le choix de la nouvelle. Le tout sans oublier d’évoquer son rapport à l’édition et les circonstances qui l’avaient conduit à se présenter au concours du Prométhée… Vaste programme, donc…

Et dure épreuve pour le futur peut-être-lauréat qui devait rédiger cette lettre « comme si », comme s’il était réellement et déjà lauréat, alors qu’il n’était encore que simple finaliste…

La lettre d’Annick Demouzon, écrite en mai 2010 puis revue en 2011 n’a jamais été publiée. Pour des raisons éditoriales.

La voici donc, telle qu’elle fut adressée à M Rouquet. Sans aucunes modifications :

« Monsieur,

Sur cette photo (même si cette photo n’existe pas), je suis blottie contre ma mère, tout contre, et je suce mon pouce. Mon frère est là, de l’autre côté. Une lumière — forcément douce — nous éclaire. Maman raconte…

Maman racontait beaucoup, souvent, et pas seulement auprès des lampes : des histoires qu’elle inventait pour nous, tout exprès, et aussi toutes sortes de livres qu’elle nous lisait. Lesquelles de ces histoires étaient les plus belles ? Je ne saurais dire. Il y avait le nain Riguidi, et ces princes si charmants, ces princesses adorables et désobéissantes, ces méchants tellement méchants… Nous gobions tout. « Maman, encore… »

J’ai aimé les livres avant de savoir les lire.

À six ans, enfin, l’école laïque me fit cadeau du pouvoir exorbitant de la lecture : Toto, Rémi, Jojo et Zoé furent les premiers héros dont j’ai su déchiffrer le nom. Je ne m’en lassais pas. Ce livre, je ne l’ai jamais oublié. Je revois encore sa couverture de fragile papier rose, j’en revois la teinte exacte. Je l’ai dévoré et redévoré. Une passion était née.

Les autres livres, ceux qu’ensuite nous allions chercher en bibliothèque, ou ceux que l’on nous a offerts, ne furent que confirmation : il ne se pouvait pas que nous n’aimions pas les livres, mon frère aîné et moi-même… Ils ont toujours été nos compagnons.

Mais dire les auteurs ou les livres qui ont le plus compté pour moi, me semble la chose la plus impossible au monde. J’ai lu beaucoup. Je lis toujours. Pas un jour sans lecture. Mais je lis comme une gosse, sans méthode. J’en demande pardon à mes professeurs. Du bon, du moins bon, du pareil et du différent. Et, souvent, plusieurs livres à la fois, dont je picore un peu, de ci, de çà, comme ces salades composées où se développent successivement et conjointement les divers arômes. Sans méthode vous dis-je… Et ceci, honte à moi — et circonstance aggravante —, malgré des études de lettres très bien faites, et bien menées sans doute, par d’excellents professeurs, en Sorbonne, et conduites très correctement à leur terme (Si, si).

J’ai absorbé alors, sans jamais rechigner et, même, avec plaisir, les « livres du programmes », que sans lui — le programme —, je n’aurais sans doute jamais découverts. Mais je me jetais aussi, sans vergogne, dans toutes sortes d’échappées hasardeuses et nécessaires. Pour goûter d’autres parfums. Évidemment, ayant agi de la sorte, comment ne pas me sentir un peu béotienne ?… Je ne m’en vante pas, je crois seulement que c’est un fait : je lis sans méthode.

Aussi, au moment de révéler-avouer-dénoncer les livres qui, pour moi, ont compté, et laissé en moi des germes, je me dis : Tout, tous, sans doute. Jojo et Toto, sûr, et la comtesse de Ségur, Gérard de Nerval, Montaigne, le dictionnaire Larousse, Shakespeare, mais aussi Bazin et Cronin, la série des Jalna, les sœurs Brontë, et Autant en emporte le vent… Et il y eut, par-dessus tous, ces grands russes, inusables, inlassables, insurmontables, tellement dévorés et redévorés, avec mention particulière à Tchékhov, que, toujours, j’aime à relire et mâcher en bouche, et Maupassant, dont j’ai usé, à force de relectures, l’œuvre entière, Verlaine, Supervielle, Paul Fort, Francis Jammes, qui se grignotent par petites gorgées, en friandises, Kadaré pour sa force, Gabriel García Márquez pour sa magie mystique, Kundera pour l’art de si bien ne rien raconter, Kafka pour avoir été Kafka, Sartre pour l’élégance de son style, Marivaux, qui voile et dévoile, sans vraiment dévoiler, et les nouvelles d’Oscar Wilde, et Dickens, et tant d’autres encore… J’en oublie forcément.

Mais qui, parmi tous ceux que j’ai lus aura été mon maître ? Comment savoir d’où nous vient ce que nous sommes ? La lecture, comme l’écriture, ont quelque chose de tellement magique et d’incompréhensible. Quelque chose qui s’installe en nos tripes et fait de nous son instrument — provisoire. Forcément, une fois reparti, cet invité laissera bien derrière lui quelque objet oublié. Quoi ? Une pensée, une image, une manière de mots, un sentiment… Oui, quoi ? Une béotienne,  vous dis-je. Sans méthode.

Non, je ne saurai dire qui m’a donné quoi. De maître en écriture, je n’en ai pas. Ils sont bien trop nombreux. Chacun, en passant, a laissé sa trace. Mais une trace si peu consciente. Et chacun sa saveur si particulière… Arômes mêlés. Tous. Salade composée.

Pourtant… quand j’y pense… si, si, il y en a un, tout de même un, dont, sciemment, je revendique la leçon, non que j’aie moindrement cherché à l’imiter, mais je me dis que j’ai reçu de lui l’autorisation de la liberté, cette liberté du baroque : Shakespeare. Ne pas nécessairement rester homogène, passer d’un genre à l’autre, gaillardement, si cela me dit, ne pas m’y obliger. M’accorder le droit aux pleurs et à l’excès et, tout autant, au rire et à la retenue, ou laisser la poésie s’installer où on ne l’attendait guère, et tout mêler, si cela me chante. Exactement comme fait la vie.

Et j’aimerais tant qu’il en soit ainsi dans mes nouvelles. Des contraintes, oui, des règles, non. Pourquoi forcément une chute, et pourquoi obligatoirement surprenante ? Pourquoini descriptions, ni analyses psychologiques ? Écrire court, et raconter quelque chose — presque rien, parfois, s’il faut —, me semblent, de fait, règles bien suffisantes. Pourtant, si, malgré tout, au bout, il y a une chute surprenante, pourquoi pas ? Et si, dans le corps du récit, il n’y a ni analyse psychologique ni description, et bien… Du moment que lecteur et auteur y trouvent chacun leur compte… Liberté. Le tout est d’en faire bon usage.

Donc, des maîtres. Soit. Tous les livres. Mais à ces maîtres si nombreux et tellement divers, il me faut ajouter la musique, qui m’a appris à entendre, et prend indubitablement sa part dans mes mots et souvent guide mes phrases, la peinture, aussi, qui m’a appris à voir et conduit ma main, touche après touche et à-plat sur à-plat. Et le cinéma. Comment pourrait-il en être autrement ?

La musique fait partie de ma vie, de la très très ancienne, aux consonances parfois orientales, à la beaucoup, beaucoup moins, avec siestes-étapes chez Purcell et Mozart, des chouchous, et un goût très fort du baroque, qui là aussi s’impose. La musique, je l’écoute, je la joue, je la chante, je l’ai dansée. Elle m’est nécessaire.

La peinture fait partie de ma vie. Faiblesse jalouse pour Turner et tous les impressionnistes et fascination éblouie pour les maîtres anciens du clair-obscur : inconciliable sur la toile. Et je la pratique, lorsque je n’écris pas, dans cette pièce-même qui me sert de bureau et d’atelier : ma caverne d’Ali-Baba. Alors, je me repais de son odeur pacifiante… Parfum de cire et de vieux meubles.

Le cinéma fait partie de nos vies. C’est l’art de notre époque. Comment échapper à sa vision, à sa manière de révéler le monde, de le découper, de le simplifier, d’élider ?

À ces activités qui me construisent et me tiennent, enfin, j’ajouterai la marche, l’air sur la peau, le soleil ou la pluie, le bruit du silence, le bercement des pas et ce bouillonnement bavard, en nous, de la pensée : immersion dans la plénitude. Je marche aussi souvent que je peux. Pas de vacances sans marche, pas de jour sans marcher.

Et, quand je marche,  j’emporte avec moi mon petit appareil numérique. Ce troisième œil. Pour voir autrement. Car, derrière toute photo, il y a un mystère… Mystère du cadrage et mystère de son au-delà, mystère de l’instant attrapé et mystère du temps qui toujours passe… C’est ce mystère que j’aime dans chaque photo, les miennes comme celles des autres : qui sont ces gens ? Que faisaient-ils là, ensemble (ou seuls), ce jour-là ? Qui a pris ce cliché et pourquoi ? Ou — seulement — quel est ce lieu ? Que révèle-t-il des hommes qui y vivent ? Pourquoi cette beauté ?

Je ne me lasse pas d’interroger les photos.

Est-il besoin, après ça, d’expliquer pourquoi j’ai fait ce recueil ? L’idée ne m’en est pas venue. Elle s’est imposée.

De même que j’ai aimé les livres avant même que la conscience m’en soit venue, j’ai écrit très jeune. Les premiers « vrais » livres (avec texte, car il y a eu d’abord les « sans texte ») que j’ai commis datent de l’année de ma rencontre amoureuse avec Jojo, Toto et la clique. Ces premiers livres, je les ai écrits et dessinés… sur du papier toilette d’un brun beigeasse — modèle standard —, dont je fixais les feuilles par un brin de laine. Sans doute rouge, j’ai toujours aimé le rouge. Très fière, je les montrais à chaque visiteur de passage. Bien sûr, on s’est moqué…

Ai-je cessé d’écrire ? Non. J’ai changé de support.

Mes premiers textes furent, bien évidemment, de très courtes nouvelles. J’en ai retrouvé récemment un cahier survivant, recopié d’une écriture appliquée (un exploit pour moi) et datant de mes dix ou onze ans. Oserais-je dire que je ne renierais pas ces courtes histoires ?

L’adolescence m’a vu entonner de grands couplets romantiques, alexandrins parfaits, rimes riches, césure à l’hémistiche, délaissés plus tard pour une poésie libérée, dite « contemporaine ». J’écrivais partout, n’importe où, n’importe quand, sur n’importe quel support, et même dans le noir. J’ai écrit des tonnes de poèmes. En ai conservé quelques caisses, égaré beaucoup d’autres.

La poésie était devenue mon moyen privilégié d’expression. Sans que, jamais, cependant, je n’abandonne totalement la nouvelle…

Et puis, il y a eu les années de léthargie, une mise en sommeil relative de l’écriture, un mari, deux enfants, un métier (l’orthophonie) à honorer — mes histoires, je les racontais aux gamins, les miens et ceux des autres, cela faisait déjà beaucoup —, alors, l’écriture, devenue de plus en plus confidentielle et discrète. Je rédigeais encore des journaux de voyage, je notais des impressions, je grifouillais parfois un poème, que j’abandonnais n’importe où. J’ai, pourtant, au milieu de ces années de vaches maigres, mené à terme un livre pour enfant. J’en faisais des lectures familiales, à l’heure du café ou du dodo.

Et il y eut ce roman, un « vrai », pour grandes personnes, envoyé à trois éditeurs, pas plus, et sans insister davantage, après trois refus. Pourquoi insister, puisqu’« ils n’aimaient pas »… Pourtant j’avais reçu d’Yves Bergé, alors directeur littéraire chez Grasset, une lettre manuscrite très encourageante. S’ils ne l’éditent pas, me suis-je dit, c’est que ça ne vaut rien… Et le temps a encore un peu plus passé.

Et il y avait ce manque de ne presque plus écrire, qui me titillait, comme ces douleurs qu’on ne veut pas entendre… Mes deux fils avaient pris le relai, je corrigeais leurs fautes, donnais mon avis. J’ai commencé à me dire… Et, un jour, mon chef de chorale : « Je suis en train d’écrire un chœur à quatre voix, qui veut en faire les paroles ? » Et j’ai crié : « Moi ! »

Nous n’avons jamais chanté ce chœur, à la musique restée inachevée, mais j’avais remis le pied à l’étrier, pour de bon, et renoué avec le bonheur profond de la création par les mots.

Le texte suivant a été une nouvelle.

Mes enfants étaient grands, ils m’ont dit : — Pourquoi tu ne ferais pas des concours ?

Moi : — Mais non, on ne gagne jamais.

Gamine, j’avais participé à un concours d’écriture organisé par les biscuits Gondolo. Et je n’avais rien gagné. Même pas un lot de consolation. J’en avais gardé une certaine idée de la chose, peut-être excessive.

Un de mes fils, qui pratiquait quelques concours et avait déjà été lauréat de deux d’entre eux, m’a dit : « Tu fais ceux-là ! — Bon, j’ai répondu, mais les concours, on ne les gagne jamais. » Il y en avait six, choisis par lui. J’ai donc envoyé six textes. Les mères aussi savent obéir. Et trois d’entre eux ont été primés ! Je n’y croyais pas.

Je n’y crois toujours pas. À chaque concours que je remporte, je m’en étonne encore, mais m’en réjouis toujours. Tout de même, quelle chance j’ai eue !

Par honnêteté, je dois dire, tout de même, que je n’ai jamais renouvelé ce score de 50% de réussite, même si, chaque année, un bon nombre de mes nouvelles se retrouvent lauréates, ce qui reste un grand encouragement à écrire. Je sais que je suis lue, parfois appréciée, cela me donne l’occasion de rencontres souvent fort agréables, et débouche de temps à autres sur de petites publications, qui viennent ainsi s’ajouter à celles obtenues en revues (Harfang, Sol’air, Florilège, Le Frisson esthétique, Évasion Littéraire, Étoiles d’encre, L’Encrier Renversé, Pr’Ose…)

Restait LE Prométhée, qui me fut révélé, je crois, par la revue l’Encrier Renversé. LE gros morceau. Mais il y fallait un recueil. Entier. Et bien, belle occasion de s’y mettre !

Le premier recueil, envoyé pour le prix 2008, n’a pas été retenu. Le deuxième, en 2009, pas davantage. Sans doute n’étaient-ils pas destinés à être lauréats. Actuellement, ils font tous deux leur Tour de France, en quête d’un éditeur valeureux… Mais la nouvelle, c’est difficile à fourguer, nous le savons tous ! « Nous ne publions pas (ou plus) de nouvelles. Seulement traduites de l’étranger, ou uniquement celles de nos auteurs maison, ou d’auteurs confirmés, ou… » Et les rares éditeurs qui publient de la nouvelle sont pris d’assaut.

Et malgré ça, en 2010, j’ai présenté un nouveau recueil au concours : Souriez ! Il a été sélectionné : « Non, pas possible ! » Je n’y croyais pas, mais vraiment pas. Finaliste du Prométhée, mon recueil ? Impossible. Est-ce que j’avais vraiment bien compris ? Mais oui, pourtant…

Hélas, il n’est parvenu que deuxième. Triste place pour un concours qui n’en admet qu’une. Encore pas d’édition ! Et je me suis dit : « Normal, au fond. Les concours, n’est-ce pas… » Et — forcément, aussi — la foi qui vacille…

Mais, vous m’avez encouragée : « Revoyez-le, représentez-le, il s’était bien défendu. » Alors, après la tentation du laisser tomber (mais oui !) et celle de présenter un nouveau recueil — mais qui restait à bâtir et engraisser — je l’ai lu, relu, fait relire, j’ai dépouillé les fiches de lectures des jurés, essayé de m’en imprégner : quoi changer et quoi ne pas changer ? Ils n’étaient pas toujours d’accord entre eux, loin s’en faut, ces jurés ! Et, finalement, le goût du défi — car j’aime me battre — m’a reprise. J’ai foncé. Au passage, j’ai ajouté une petite nouvelle à ce thème que je m’étais choisi « où il serait toujours question de photo, sous une forme ou une autre ». Et j’ai rebaptisé le tout d’un nouveau titre :Clairs-obscurs. Et voilà, envoyé ! Pourtant, encore une fois, je n’y croyais guère. Il y avait déjà les deux premiers cercles de sélection à franchir…

Pourtant, quelques temps plus tard, ce courriel, qui m’a surprise — heureuse surprise — mais… oui… on dirait… Ça alors ! Et bien ! Et me voilà à rédiger cette « lettre à Monsieur Rouquet », exercice périlleux s’il en fut, où je dois dire tant et tant de choses, parler de moi, des livres que j’aime, des influences reçues, et tout et tout. Oh, là, là ! Y faudra-t-il une chute ? Mais alors, sur quel thème ?

Une photo, forcément : je suis à ma table, encadrée de mes piles de dossiers, de mes dicos, de mes grammaires (le prototype du vieil écrivain poussiéreux : le chat ronronne à ma fenêtre), désordre organisé, avec les stylos et crayons dans une boîte à thé, et ma bouteille d’encre ouverte (car l’écris à l’encre — noire), le regard posé, à travers le bleu de la vitre, sur l’acacia rose en fleurs, et des pensées qui vont et viennent en moi, en désordre et s’organisent. J’écris. Et ce geste d’écrire est en soi un grand bonheur, une certitude, une nécessité. Je ne sais pas pourquoi j’écris, ni ce que m’ont dicté mes maîtres innombrables, ni ce qui, en moi, revit d’eux, je sais à peine ce qui me vient de moi-même, je ne sais pas davantage si j’ai quelque chose de bien particulier à dire ou à transmettre, mais je sais qu’il me faut écrire, que je n’aurais jamais dû cesser d’écrire. »

©Annick Demouzon

♥ Mieux connaître l’Atelier Imaginaire

♥ Découvrir le témoignage de Michel Baglin dans revue Texture

 

Le prix de l’AGORA

 Visuel photo de la couverture de « Virages dangereux », recueil de nouvelles d’Annick Demouzon, finaliste des prix de la femme renard et du prix de la ville d’Angers-Harfang.

Virages dangereux, Prix de l’AGORA 2016

En juin 2016, ne s’y attendant guère, Annick Demouzon, malgré l’absence de publication récente, est réinvitée au Festival de Ste Foy de Peyrolières, qu’elle apprécie beaucoup pour son ambiance et sa qualité, elle s’en réjouit donc. En outre, en feuilletant la brochure, elle découvre qu’elle a été choisie pour défendre et représenter la Nouvelle, dans un débat Roman-Nouvelle (thème du festival 2016), ce qui lui fait évidemment grand plaisir.

Avant l’apéritif, arrive le moment de la remise de prix annuelle.

Ce Festival remet, en effet, chaque année, un Prix à l’un des auteurs invités. Ce prix couronne habituellement un roman. Et… cette fois-ci, surprise… au moment de la remise du prix on appelle  Annick Demouzon à venir chercher son prix, reçu pour  Virages dangereux, qui a retenu l’attention des jurés du prix de l’AGORA, à l’unanimité, lui a-t-on dit.

♥ Pour lire un extrait la nouvelle Virage dangereux, se rendre dans « Lire en ligne », à « Extraits de nouvelles » , recueil Virages dangereux

 

Le prix de la femme renard-Lauzerte

Début septembre 2012, Annick Demouzon est invitée à Lauzerte, dans le cadre de « Place aux nouvelles » parce que son recueil Virages dangereux a été sélectionné par Franz Bartelt et Martin Page, lauréats de l’année précédente et qu’il se trouve donc Finaliste pour le prix de la Femme renard-Lauzerte. Fidèle et enthousiaste visiteuse de ce festival proche de chez elle, elle en rêvait.

 Visuel photo de la couverture de « Virages dangereux », recueil de nouvelles d’Annick Demouzon, finaliste des prix de la femme renard et du prix de la ville d’Angers-Harfang.

Virages dangereux, finaliste nominé, Prix de la femme renard 2012

Annick Demouzon, interrogée par Jacques Griffault répond au public et aux jurés à la médiathèque de Lauzerte. Photo © Place aux nouvelles.         Annick Demouzon fait la lecture d’une de ses nouvelles, Voyageuse, dans  un jardin de Lauzerte, dans le cadre de Place aux nouvelles. La nouvelle est extraite de Virages dangereux, finaliste du Prix de la femme renard – Lauzerte. Photo ©Place aux nouvelles

Jacques Griffault et Annick Demouzon lors d’une rencontre à la Médiathèque de Lauzerte. Annick Demouzon lit une de ses nouvelles dans le jardin de Place aux nouvelles.
Photos © Place aux nouvelles

Remise du prix de la femme renard , prix de nouvelles, photo sur la place des Cornières à Lauzerte. De gauche à droite : DominqueParavel, Annick Demouzon, Anna Rozen, Dominique Fabre, Julien Campredon. Photo©Arnaud Massé.

Le remise du Prix. De gauche à droite : Dominique Paravel, Annick Demouzon, Anna Rozen, Dominique Fabre, Julien Campredon.

Un peu d’histoire

Ce  festival de la nouvelle et du livre est une originalité et presque une gageure. Il se tient dans une très jolie petite ville du Tarn et Garonne, tout près de l’endroit où vit Annick Demouzon, qui s’y rendait chaque année, comme visiteuse. N’y sont invités que des auteurs de nouvelles.

Tout semble d’emblée ligué contre ce festival (la nouvelle? beurk, personne ne  s’y intéresse Et en milieu rural, loin de tout? Faut être fou pour avoir une idée pareille…). Pourtant, d’emblée ce festival se révèle une réussite. L’organisateur en est Jacques Griffault, qui ne plaint pas sa peine et fut le libraire du Scribe à Montauban. Deux jeunes libraires, Caroline et Nadège, ont, depuis, repris la librairie, rebaptisée au passage: Librairie de la femme renard et elles ont accepté de poursuivre le festival, même si c’est toujours  Jacques Griffault qui en assure l’organisation.

Le prix de la femme renard, qui s’appelait initialement, prix du Scribe est un prix de plus en plus reconnu. La sélection des finalistes est assuré par l’ancien lauréat (ou les anciens lauréats s’ils sont ex aequo), en compagnie de Jacques Griffault. Et le prix final est attribué par un jury populaire. Peut être juré qui le veut, à condition de lire les livres sélectionnés. Viennent s’adjoindre à ces jurés quelques volontaires de la prison de Montauban, qui ne seront pas présents au débat, mais dont les voix s’ajoutent ensuite à celle des autres.

Malheureusement, Annick Demouzon ne sera pas la lauréate de ce prix (qui fut remis à Dominique Paravel pour Nouvelles vénitiennes,  Serge Safran éditeur), mais l’essentiel était, il va de soi, de participer.

♥ Découvrir Place aux nouvelles

♥ Mieux connaître Franz Bartelt

♥ Le blog de Martin page

♥  Le site de l’éditeur Serge Safran

 

Le prix de la ville d’Angers – Harfang et Nouvelles R

 Visuel photo de la couverture de « Virages dangereux », recueil de nouvelles d’Annick Demouzon, finaliste des prix de la femme renard et du prix de la ville d’Angers-Harfang.

En 2008, Virages dangereux, dans une version courte, est finaliste du prix de la Ville d’Angers. La dernière nouvelle du recueil, Virage dangereux sans « S » final, est alors publiée dans la revue Harfang n°33, revue dont la qualité n’est plus à démontrer.

Le concours

« Tous les 2 ans, depuis 2006, Nouvelles R et  Harfang, en partenariat avec la Ville d’Angers et les éditions Siloë (de 2006 à 2012) puis D’un Noir Si Bleu (à partir de 2014), organisent un concours visant à récompenser et à éditer un recueil de nouvelles sur manuscrit. » (voir le blog « Nouvelles d’Harfang »).

Ce manuscrit ne doit pas dépasser 80 pages de 1500 signes soit 120 000 signes. Ce prix, suivi d’une édition, a été créé, comme le fut le  Prix Prométhée, avec l’idée que les nouvellistes,  même ayant fait leurs preuves par des publications en revues ou de l’obtention de nombreux prix aux concours « n’accèdent que très difficilement à l’édition » personnelle d’un recueil, ce qui est indéniable.

Le jury est « composé de membres du Comité de lecture de la revue, de professionnels du livre (nouvelliste, éditeur, bibliothécaire, libraire…) et du lauréat de l’édition précédente. »

♥ Pour en savoir plus sur revue Harfang, visitez son blog

♥ Pour lire un extrait la nouvelle Virage dangereux, se rendre dans « Lire en ligne », à « Extraits de nouvelles » , recueil Virages dangereux

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